
FERNANDO KRAPP M’A ECRIT CETTE LETTRE
Création en langue française au Théâtre de La Valette de Ittre du 8 novembre au 10 décembre 1995
Fernando Krapp, un homme riche et influent, « achète » la plus jolie fille du pays et l’épouse. D’abord révoltée, elle finit par succomber et par aimer passionnément cet homme qui jamais ne lui dit qu’il l’aime. Lasse, elle décide de le tromper, et le lui avoue. Mais Fernando Krapp refuse de la croire… Lequel des deux dissimule la réalité ? Une grande pièce sur la manipulation amoureuse.
Presse
Je t’aime, donc je te hais. On assiste médusé à tant de logique, fût-elle infernale. Le metteur en scène, Jean-François Demeyère, se pourlèche. Visiblement, en présence de tant de netteté démonstrative, il est à son affaire. Et, même, il en remet : l’ensemble du spectacle opté résolument pour la ligne claire. Décor, mobilier, costumes se cantonnent au noir, au blanc, et, tout de même, aux infinités de gris. Et les acteurs sont appelés à émettre des signes évidents eux aussi, qui atteignent parfois à la limpidité de la gestuelle asiatique. Si Pedro Romero s’acquittent des figures adventices qui leur incombent, Jean-Paul Dermont et Laurent D’Amelio sont les protagonistes d’un tête-à-tête passionnant, à défaut d’un corps à corps passionné. Lui sait y faire pour lester son personnage de tyran fortuné d’un aplomb qui le rend presque attachant ; elle met sa beauté et son jeu hiératique au service d’une figure de femme dont, contrairement à l’usage, le mystère s’épaissit au fil du spectacle Il serait faux de voir là du théâtre à thèse, soucieux de démontrer l’une ou l’autre vérité première. Il nous conduit jusqu’à la question de l’autonomie de l’homme face au pouvoir, et nous largue devant l’énigme. C’est très fort.
Jacques De Decker, Le Soir, 22 novembre 1995 Tweet
DISTRIBUTION & CREDITS
Texte Tankred Dorst
Adaptation Bernard Lortholary
d’après les « Nouvelles exemplaires » de Miguel de Unamuno
Mise en scène Jean-François Demeyère
Interprétation
Grégoire Baldari
Laurence D’Amelio
Jean-Paul Dermont
Pedro Romero
Lumières Frédéric Kusiak